L’état de sous-santé désigne une zone intermédiaire entre la pleine santé et la maladie déclarée : le corps ou l’esprit montrent déjà des déséquilibres (fatigue chronique, troubles digestifs, stress persistant…) sans qu’un diagnostic médical précis ne soit posé.
C’est une sorte de terrain fragile, où les signaux faibles invitent à rééquilibrer l’hygiène de vie avant que la pathologie ne s’installe.

L’état de sous-santé : quand le déséquilibre précède la maladie

Le terme "sous-santé" a fait sa première apparition dans les années 80's. Pourtant il n'est pas un nouveau concept en médecine traditionnelle.

En Ayurveda, la santé (svastha) ne se définit pas simplement par l’absence de pathologie. Elle repose sur un équilibre dynamique entre les doshas (Vata, Pitta, Kapha), une digestion optimale (agni), une bonne élimination (mala), des tissus bien nourris (dhatus), un bon fonctionnement physiologique (srotas), et une paix intérieure (manas et atma en harmonie).

L’état de sous-santé – ou vikriti léger – désigne ce moment charnière où les fonctions biologiques commencent à se dérégler, sans qu'une maladie ne se soit encore installée. Ce n’est pas une pathologie au sens allopathique du terme, mais déjà un terrain déséquilibré, souvent silencieux, parfois banalisé.

Les signes subtils du déséquilibre

Lorsque les doshas s’aggravent ou se déplacent en dehors de leur siège naturel, ils perturbent les tissus, les canaux (srotas), et affaiblissent le feu digestif (agni). Il en résulte des signes souvent diffus :

  • Fatigue sans cause évidente

  • Difficulté à digérer ou lourdeurs post-prandiales

  • Irritabilité, anxiété ou apathie

  • Ballonnements, constipation ou selles irrégulières

  • Troubles du sommeil

  • Sensation d’être « à côté de soi », de manquer de clarté ou d’élan vital

Ces symptômes ne relèvent pas encore d’une pathologie identifiée, mais ils indiquent une perturbation du système homéostasique. En Ayurvéda, ce moment est essentiel à identifier : il est bien plus facile de restaurer l’équilibre à ce stade que d’inverser un processus morbide une fois ancré.

De la prévention à la prise en charge

L’Ayurveda considère l’état de sous-santé comme une opportunité thérapeutique. Il invite à restaurer le feu digestif (dipana), éliminer les toxines (ama pachana), pacifier les doshas en excès, et surtout réajuster le mode de vie, l’alimentation, et la routine quotidienne (dinacharya).
Des plantes adaptogènes, des massages spécifiques, des pratiques respiratoires, et un accompagnement psycho-émotionnel viennent soutenir ce retour à l’équilibre.

La prise en charge ayurvédique ne cherche pas à supprimer un symptôme, mais à identifier des causes racines et à proposer des solutions afin de rétablir un terrain sain dans toutes ses dimensions : physique, mentale, énergétique et spirituelle.